Paris a accueilli du 11 au 13 mars dernier le Salon du Golf. Ce regroupement a été organisé en marge de la Ryder Cup qui se tiendra en France en 2018. Cet évènement sportif implique de nombreux enjeux, et le moins que l'on puisse dire est que les autorisées françaises mettent tout en œuvre pour qu'il soit une réussite totale. Par ailleurs, ils comptent sur l'effervescence autour de cette compétition pour redorer le blason du golf français qui est bien terni.
Lors de ce salon qui en était à sa 11e édition, les débats étaient centrés autour de la Ryder Cup qui sera organisée pour la première fois dans l'Hexagone. Cette compétition rassemble des centaines de millions de téléspectateurs tous les deux ans. Par exemple, l'affluence lors de l'édition de 2016 était estimée à plus de 500 millions de téléspectateurs provenant d'une centaine de pays. Les yeux seront donc rivés dans un an sur la France qui n'aura pas droit à l'erreur.
A en croire Jean-Lou Charon, le président de la Fédération française de golf (FFG) le poids économique du golf français est actuellement estimé à environ 1,8 milliard d'euros alors qu'une étude réalisée en 2007 lui attribuait une valeur de 1,5 milliard d'euros. Le constat est donc désolant, car même si le chiffre d'affaire de cette discipline sportive montre une légère évolution, on aurait pu s'attendre à mieux. Toutefois, cette situation se justifie par le fait que ce sport est en difficulté depuis 2013. En effet, la crise économique qui a secoué les États-Unis, qui est d'ailleurs le premier pays golfique, n'a pas épargné le golf américain en 2013, et cela a eu d'énormes répercussions sur toutes les fédérations de cette discipline. La France n'y a donc pas échappé alors que bien avant l'année 2012, le golf tricolore était en parfaite santé avec une certaine évolution dans le chiffre d'affaires.
En Europe, les répercussions sont encore plus énormes étant donné qu'en 2016 le marché du matériel golfique aurait eu une chute de 5%. Pire, les grands équipementiers tels que Nike et Adidas ont pris la décision de ne plus fabriquer le matériel golfique et de se spécialiser plutôt dans la confection des chaussures et dans le textile. Un autre constat, c'est que les gens s'intéressent de moins en moins au golf. En France par exemple, le golf français comptait 422 700 licenciés en 2012, mais l'année derrière cela a considérablement baissé et l'on se retrouve seulement avec 407 700 licenciés. Cela est d'autant plus alarmant si l'on considère tous les efforts déployés par la Fédération française de golf notamment la multiplication des complexes de golf pour attirer un grand nombre d'amateurs et pour faciliter l'accès au monde de ce sport. Mais, qu'est-ce qui explique réellement la baisse du nombre de licenciés de ce sport malgré son intégration au sein des disciplines olympiques ? Cela est-il dû au fait que l'univers golfique peine à trouver un héritier digne du nom au célèbre golfeur américain Tiger Woods aujourd'hui en fin de carrière ? Ou à l'organisation des compétitions qui rassemblent moins de téléspectateurs et qui paraissent ennuyeuses aux yeux des amateurs ? Ou à la volonté extrême des équipementiers à proposer régulièrement des nouveautés, ce qui aurait finalement usé les consommateurs ? L'on ne saurait dire la cause exacte, mais une chose est sûre, tout cela a joué sans aucun doute un rôle dans la dépression.
Le projet « 100 golfs de proximité » qui a été lancé en 2009 suit son cours et aujourd'hui la France compte plus de 90 terrains de golf et bientôt 113 autres seront réalisés. D'autres actions sont également menées pour permettre au golf français de retrouver un souffle nouveau. Il s'agit de la réduction des prix du matériel ainsi que du coût de la pratique. Par exemple en 2007 le coût moyen global et annuel de la pratique s'élevait à 1 700 € lorsqu'actuellement il avoisine les 1 200 €. À cela s'ajoute tout le travail abattu par les clubs. Jean-Lou Charon, le patron du golf français reste optimiste et confiant. Il déclarait que la fédération a réussi tout de même à stabiliser l'an dernier le nombre de licenciés et qu'elle met tout en œuvre pour attirer plus d'amateurs. Il croit en la réussite du projet de création des parcours du golf pour répondre aux besoins des golfeurs et surtout à la réussite de l'organisation de la Ryder Cup qui est une occasion unique pour relancer cette discipline sportive.